• CDI Les Nains
    Jul 5 2025

    Merci d’écouter La Communauté des Invisibles ! Mon nom est Joffrey Lebourg, enseignant, journaliste, podcasteur (j’ai également enregistré une série sur les mythologies du monde, Le Cercle des Dieux Disparus) et romancier aux quinze ouvrages, répartis entre quatre sagas.

    Je vous invite à découvrir mes univers sur les sites www.les-sept-reliques.fr (pour tous les amateurs de quête épique à la recherche d’un renouveau du genre) ou www.chroniquesdunouveaumonde.fr (si votre fibre vous entraîne davantage vers une odyssée culturelle autour de la Terre, à la rencontre de ses peuples oubliés).

    Cette semaine, je vous propose d’attaquer dans le dur avec les plus célèbres de tous : les Elfes et les Nains !

    L’image que nous en avons nous vient de Tolkien, et des adaptations de Peter Jackson ; de Donjon & Dragon, et de toute la fiction médiévale épique qui en a découlé. Mais ce sont avant tout des êtres de Scandinavie. Dans le folklore nordique, en plus des hommes, de deux races de dieux et de trois races de géants, il y aurait l’« alfe » lumineux, l’alfe sombre, le nain, qui dans son état basique n’est déjà pas très positif, et le nain sombre.

    Pourtant, il semble que ce soit une relecture médiévale et qu’à l’origine, on trouve seulement les alfars lumineux et les nains, néfastes, issus d’un mot norrois dvergr signifiant « corrompu ». Ils seraient nés d’asticots cosmiques, d’où leur habitude de vivre sous terre, mais sont, déjà, réputés pour leur artisanat – ils ont fabriqué un grand nombre d’équipements ou d’outils divins – ainsi que le prix éhonté de leurs services et leur amour de l’or.

    La liste des supports modernes où apparaissent les Nains serait interminable à dresser et, auteur moi-même dans le domaine de la fantasy, je me fonds dans le moule en mettant en scène de braves bonshommes barbus dans toutes mes séries.

    Ceux des Chroniques des Sang-Mêlé sont ridicules et hostiles ; dans les Chroniques du Nouveau-Monde, on les emploie pour garder des lieux fragiles ; il faut attendre Les Sept Reliques que leur soit dépeint un grand et beau royaume, Aspador. J’ai aussi l’intention de mettre une Naine dans l’équipe de ma prochaine héroïne.

    Intro : All the works of Nature which adorn the World – Vista, Nightwish

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  • CDI Les Elfes
    Jul 12 2025

    Merci d’écouter La Communauté des Invisibles ! Mon nom est Joffrey Lebourg, enseignant, journaliste, podcasteur (j’ai également enregistré une série sur les mythologies du monde, Le Cercle des Dieux Disparus) et romancier aux quinze ouvrages, répartis entre quatre sagas.

    Je vous invite à découvrir mes univers sur les sites www.les-sept-reliques.fr (pour tous les amateurs de quête épique à la recherche d’un renouveau du genre) ou www.chroniquesdunouveaumonde.fr (si votre fibre vous entraîne davantage vers une odyssée culturelle autour de la Terre, à la rencontre de ses peuples oubliés).

    Après avoir dégrossi le sujet des Nains la semaine dernière, je souhaitais m’attarder sur les Elfes. Car, nous l’avons vu, la mythologie nordique opposait ces êtres corrompus – dvergr – aux alfars, un terme qui se rapproche de la racine indo-européenne alb- signifiant « blanc », des acolytes divins.

    On peut donc se demander si, dans cette première version, ils étaient vraiment différents physiquement. Loin du cliché moderne avec les Elfes grands et minces, versus les Nains trapus et robustes, imposé entre autres par Tolkien. « Le Professeur » a eu au moins le mérite de rendre les Nains sympathiques et de désacraliser les Elfes.

    Pour l’anecdote, dans la littérature classique, on retrouve le terme « elfe » afin de désigner des lutins, des fées ou toute autre créature du Petit Peuple – loin de son sens originel.

    Comme les Nains, les Elfes sont présents dans une variété improbable d’œuvres de fiction et, d’un roman ou d’un jeu à l’autre, leurs caractéristiques peuvent varier. Leur magie, leur longévité, la taille de leurs oreilles, le fait qu’ils soient végétariens ou non… Ainsi, les Elfes presque humains des Chroniques du Monde Émergé ne sont pas ceux immortels de Tolkien, ni ceux des Chevaliers d’Émeraude, de l’Héritage par Paolini, des Annales du Disque-Monde de Pratchett ou de l’univers Warcraft.

    À noter enfin que, si les Nains sont toujours restés assez proches de ceux de Tolkien, on a décliné ces dernières décennies une multitude de sous-espèces elfiques : les Hauts Elfes, les Elfes noirs, les Elfes sylvestres, les Elfes aquatiques, les Elfes tribaux, les Elfes ailés, les Elfes solaires, les Elfes lunaires…

    Partisan du fait qu’il n’y a pas besoin d’inventer davantage quand le matériau est déjà présent, je reconnais une partie de ces races et les utilise dans la plupart de mes romans. J’ai plusieurs personnages Elfes ou demi-Elfes, notamment la charismatique princesse Amber, deutéragoniste dans ma saga Les Sept Reliques. J’ai choisi d’en faire une sorcière Elfe noire, pourtant bienveillante, qui sera en butte avec les préjugés contre son espèce. Et contre son genre. Et contre ses pouvoirs. Et contre ses cheveux roux. Et contre le fait qu'elle soit gauchère. Et contre son homosexualité. Oui, je l'ai bien chargée... Elle pourrait reprendre à son compte cette citation de Cyrano de Bergerac : "Déplaire est mon vice / J'aime qu'on me haïsse !"



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  • CDI Les vampires
    Jul 19 2025

    Merci d’écouter La Communauté des Invisibles ! Mon nom est Joffrey Lebourg, enseignant, journaliste, podcasteur (j’ai également enregistré une série sur les mythologies du monde, Le Cercle des Dieux Disparus) et romancier aux quinze ouvrages, répartis entre quatre sagas.

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    Dans ce troisième épisode, après Elfes et Nains, je voudrais démystifier une autre coqueluche de la littérature contemporaine : le vampire. Une créature originaire d'Europe de l'Est et de Russie, où elle porte le nom "oupyr". Ca désigne alors un simple mort-vivant, la tradition était d'enterrer les gens avec une pierre dans la bouche pour les empêcher de se relever de leur tombe.

    La première révision du mythe daterait de l'Angleterre victorienne, époque très tournée vers le mysticisme. D’abord via quelques apparitions mineures, notamment Carmilla, de Joseph Sheridan le Fanu : sous ses airs de jeune fille angélique, l’auteur dépeint un véritable démon, cruel et lascif, qui dort dans un cercueil plein de sang – il ne semble pas le boire. Et l’on ne sait pas bien si elle blesse sa jeune victime, ou si elle se contente de « vampiriser » ses forces par sa seule compagnie.

    Arrive ensuite Bram Stocker, avec son Dracula. Il s'inspire d'un seigneur moldave du XIIe siècle, particulièrement sanguinaire, Vlad Tepes fils de Vlad Drakul (« Vlad le dragon »). D'où Dracula. C'est Stocker qui fixe la définition moderne du vampire : allergique au soleil, à l'argent, aux symboles religieux et capable de guérir de n'importe quelle blessure mineure – c’est-à-dire tout, sauf le cœur percé et la tête tranchée.

    Ce personnage de Dracula est monstrueux mais Stocker nous joue une sorte de remake de La Belle et la Bête, puisque la jeune Wilhemina, enlevée par Dracula, va finir par en tomber amoureuse (et lui d'elle). Elle découvre que c'est aussi un être sensible, très cultivé et se sentant horriblement seul. Avec Dracula, Stocker invente le « vampire romantique ».

    Cette figure, vous le savez sans doute, a inondé la littérature il y a quelques années. L’édition connaît des effets de mode, il y a eu la dystopie, le postapocalyptique, en ce moment c’est la « romantasy ». Et une vague initiée avec Twilight, qui était un peu avant-gardiste, puis tout le monde s'est mis à inventer son vampire sauce guimauve. D’expérience de lecteur, c’était très pénible, on ne trouvait plus rien d’autre en librairie !

    Ces nouveaux vampires ne sont plus obligatoirement des morts-vivants, dans la mesure où certains peuvent se reproduire. C’est aussi le parti que j’ai pris les rares fois où j’en ai intégrés à mes romans – la dernière en date est le troisième tome des Sept Reliques. Je fais aussi en sorte qu’ils attaquent uniquement du bétail car, dans mon univers, la viande et le sang humains sont infects. Corrompus par l’ensemble de nos vices…


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  • CDI Loups-garous et autres métamorphes
    Jul 26 2025

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    Nous avons étudié les quatre versions du vampire, voici désormais un autre monstre qui a bien évolué : le loup-garou.

    Dans les bestiaires médiévaux, c’est un être à part entière, qui ronge les os des damnés, en Enfer, et remonte parfois sur Terre. Puis il s’est fondu avec les très, très nombreux mythes à propos de gens se changeant en animaux – car abolir la barrière entre la raison et l’animalité est un tabou effrayant pour tous les peuples, à toutes les époques. Alors on le dénomme bisclaveret en Bretagne, vironsusi en Finlande, wulver en Ecosse… Et pour ces dames ? Le folklore poitevin mentionne une « louve-garache », le français moderne accepte louve-garelle.

    L'idée de la malédiction arrive un peu après, sans doute lors de la conquête américaine, où sa légende rejoint celle du wendigo, une créature sur laquelle il n'y a pas de description précise mais qui ressemblerait à un loup bipède avec des bois de cerf et qui résulte d’un anathème infligé aux cannibales ou aux guerriers sanguinaires.

    Comme je l’évoquai, ce mythe s’inscrit dans l’optique plus générale de l’homme-animal. En Égypte, la plupart des dieux ont au moins une forme à tête animale. Les Grecs ont tout un bestiaire d'hybrides : le Minotaure à tête de taureau, le centaure à corps de cheval (ou de taureau, ou d'âne, ou de poisson – il existe quatre espèces), la harpie à moitié vautour, la sirène est aussi une femme-oiseau avant de devenir femme-poisson par confusion avec les ondines germaniques...

    Même à Java, il existe le démon Babi Ngepet qui accorde la richesse à ceux qui lui vendent son âme, et en contrepartie peut les transformer en hommes-sangliers. En Scandinavie, enfin, le berserker est un guerrier qui peut se changer en hybride de loup, d'ours ou de sanglier sur les champs de bataille.

    L’image du loup-garou s'est répandue avec la diffusion du christianisme : même dans le vaudou, en Haïti et au Brésil, on a fini par avoir des loups-garous. Et dans la littérature contemporaine, le loup-garou est devenu un alter ego au vampire, tout aussi romantique. Il est séduisant par son charisme animal, quand le vampire est très raffiné. Par exemple, et encore une fois, avec Twilight puis ses dérivés. Comme le vampire, qui n’est plus forcément mort, les garous peuvent être une espèce entière et non plus les sujets d’un maléfice.

    La mode s’est également étendue à un grand nombre d’autres métamorphoses : ours, sangliers, rapaces, félins, hyènes, serpents, cervidés… J’en prends pour témoin la série de romans britanniques Wereworld.

    Jeune auteur, j’utilisai des races « d’hommes-bêtes », ayant des traits animaux et pouvant accentuer leur transformation, mais j’ai beaucoup délaissé ce concept aujourd’hui. Et j’ai utilisé mon premier – et unique ! – loup-garou maudit pour le cinquième opus des Sept Reliques.



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  • CDI Yétis et compagnie
    Aug 2 2025

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    Parce que l'on n'apprend pas aux vieux singes à faire la grimace, j’ai prévu des compagnons au poil : les yétis. Et leurs cousins.

    Car, dans la même veine que les loups-garous et autres métamorphes de la fois dernière, les sociétés autour du monde évoquent souvent des hommes sauvages et rustiques, au mieux ; et au pire, des singes humanisés et barbares. Encore une fois, transcender la différence entre l’homme et la bête fait cauchemarder toutes les générations.

    Je pense que tout le monde visualise le grand singe bipède de l’Himalaya, « l’abominable homme des neiges ». Mais il en existe six autres espèces, sur tous les continents ! Nous avons le sasquatch en Amérique du Nord, plus connu sous le surnom de « Bigfoot » ; le mapinguari en Amazonie ; l’almasty dans le Caucause ; le yeren dans les montagnes au centre de la Chine ; le yahoo en Australie et l’agogwe en Afrique de l’Ouest. Même l’orang-outan a été considéré comme l’un des parents du yéti, une créature fictive dans les récits des indigènes indonésiens, avant qu’on s’aperçoive qu’il existe bel et bien ! Pour le moment…

    On trouve de nombreux autres récits de spécimens velus marchant sur deux jambes, par exemple l’orang-pedek (toujours en Indonésie), mais j’ai choisi d’écarter ceux qui me semblaient apocryphes ou pas assez documentés.


    Mais pourquoi ces grands singes se retrouvent-ils dans le folklore du monde entier ? La réponse est probablement dans les os, en l’occurrence les fossiles de nos ancêtres et des autres races humaines. Il n’est pas nécessaire de voir soi-même un almasty en balade, si on trouve des restes à mi-chemin entre l’Homme et le singe puis que l’on s’imagine à quoi devait ressembler leur propriétaire. C’est, en tout cas, l’explication retenue par les experts – auparavant, certains affirmaient que les Néandertaliens auraient pu survivre durant des millénaires après la date officielle de leur disparition et inspirer les mythes des premières sociétés complexes…

    Pour le yéti, je pense que nous en sommes revenus, néanmoins il y a encore de nombreux Américains qui croient au Bigfoot et chassent des preuves de son existence (ou le bestiau lui-même). Et pas mal d’endroits l’utilisent comme un argument touristique, souvent avec humour ; c’est un peu l’équivalent de notre dahu !

    Depuis des années, j’essaie de mentionner ces grands primates, au moins une fois chacun, au fil de mes écrits. Et j’ai fini par donner un rôle de premier ordre aux yétis dans le quatrième volet des Sept Reliques, en leur inventant une véritable civilisation tribale et digne de respect, en les dépeignant comme sensibles et intelligents, capables de parler, possédant leur propre art et leurs croyances.



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  • CDI Des dinosaures en Afrique ?
    Aug 9 2025

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    Aujourd’hui, je vais vous soumettre une question qui a longtemps enflammé les débats scientifiques : peut-on trouver des dinosaures en Afrique ?

    Alors oui, avec nos connaissances contemporaines, cela fait sourire. Mais dans l’esprit des années 1900, l’Amazonie et l’Afrique étaient les confins du monde, des zones dangereuses et mystérieuses, primitives, où l’on pensait trouver des survivants de l’extinction du Crétacé. Nous avons vu le même phénomène la semaine dernière, avec des Néandertaliens supposés toujours vivants pour expliquer le mythe du yéti.

    Il faut préciser que les premiers fossiles de dinosaures ont été découverts dans le courant du XIXe siècle, c’était la grande mode et surtout, on était encore incapables de déterminer s’ils s’étaient éteints il y a six mille ans… ou soixante-cinq millions d’années !


    En conséquence, les missionnaires ont réinterprété certains mythes africains pour soutenir leur théorie, de façon volontaire ou non, et il est quasiment impossible aujourd'hui de trouver une description encore fidèle à l'origine.

    Prenons le cas de la chipique dont le museau ressemble à celui de l’hippopotame et le corps large à un crocodile, avec entre eux un long cou de serpent. Une chimère comme on en voit beaucoup, qui fut pourtant associée à un plésiosaure. Le mokélé-mbembé est bâti sur le même modèle, mais avec des pattes de grenouille.

    De la même façon, le mbielu-mbielu-mbielu est un animal semi-aquatique, une sorte de crocodile dont les crêtes dorsales ont évolué. Pas un stégosaure. Son proche cousin le ngouma-monene a un bec de héron et mange des termites.

    Citons encore le ngoubou et l’émela-ntouka, deux versions d’un énorme rhinocéros à la corne en sabre, confondu avec un cératopsien.

    Et le kongamato, grand animal volant et poilu avec un gros museau, deux caractéristiques qui l’empêchent d’être un ptérodactyle – en l’occurrence, c’est plutôt un Hypsignatus, genre de chauve-souris géantes africaines qui existe bel et bien.


    Parmi les œuvres de fiction exploitant l’idée des dinosaures dans ces zones reculées, il y a bien sûr Le monde perdu, d’Arthur Conan Doyle. Ou une œuvre plus contemporaine, alors qu’on savait déjà cette théorie fausse : les romans puis la bande-dessinée Bob Morane.

    Pour ma part, je n’y ai fait qu’une seule référence, dans le deuxième tome des Chroniques des Sang-Mêlé. Eh oui : le matériau est trop lacunaire, le risque de tomber dans le piège des colons trop grand, pour permettre une exploitation fidèle à ma ligne éthique. C’est bien dommage !



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  • CDI Les fées
    Aug 16 2025

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    Au Moyen-Âge, ce sont des enchanteresses, belles dames d’aspects nobles qui dispensent des dons ou éduquent les enfants appelés à de grandes choses – « marraine la bonne fée » – ou bien sont l’objet du désir de preux chevaliers. Néanmoins, certaines sont à rapprocher des sorcières, comme Carabosse. On leur trouve souvent un lien avec les forêts ou avec l’eau, considérés comme des territoires de mystères propres à la magie, pensons par exemple à Viviane ou à Mélusine.

    A la Renaissance anglaise, toutefois, « fée » chapeaute l’ensemble des nombreux lutins et autres farceurs hérités des Celtes britanniques, puis y intègre encore après trolls, nains et même elfes germaniques. Fae s’emploie alors comme adjectif synonyme de « surnaturel ». C’est depuis lors que fées sont dépeintes comme de petites femmes ailées. On évoque parfois leurs compagnons, baptisés « féetauds », et elles sont rangées en deux catégories : seelie (amicales) ou unseelie (néfastes pour l’Homme).

    En vérité, il existe de nombreuses créatures autour du monde qui occupent des rôles similaires, mais les puristes – dont je fais partie – reconnaissent comme fées les entités européennes seulement. Il serait mensonger d’assimiler une légende africaine ou américaine par notre prisme, ce serait la dénaturer – je vous invite à réécouter l’épisode de la semaine dernière, où nous avions vu un problème similaire. En conséquence, j’ai l’intention de consacrer d’autres épisodes à tous ces cas particuliers, au lieu de les englober dans une appellation artificielle.

    Les fées sont longtemps restées synonymes de merveilleux, parfois ambivalentes plutôt que bénéfiques, mais jamais hostiles – regardez celles dans Peter Pan. Dans la littérature contemporaine pourtant, surtout la romantasy, on assiste à un net virage : ce sont des créatures cruelles et sadiques, manipulatrices, qui perdent en humanité pour devenir à moitié animales ou végétales. Ce qui les rendrait meilleures, chez moi, apparaît dans la mentalité américaine comme une indignité, un méprisable signe de monstruosité, et même d’infériorité par rapport au genre humain. C’est très révélateur d’un état d’esprit que, hélas, nous constatons régulièrement.

    Je fais coexister dans mes romans les fées de grande taille et celles hautes de trente centimètres, ce sont des espèces cousines. Et je ne dresse aucun amalgame : pixies, nixes, sylphes et autres sont toutes des races apparentées, avec leurs propres caractéristiques car jouant un rôle spécial pour le peuple les ayant inventées, et non des synonymes.

    Mes personnages sont souvent liés aux fées « pur jus », comme alliées (dans les Chroniques des Sang-Mêlé ou le sixième tome des Sept Reliques) ou car ils partagent leur sang – c’est le cas de Louane, et d’autres personnages dont vous n’avez pas encore fait la connaissance…

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