• Une usine qui vit encore
    Oct 6 2025

    Depuis 1980 et la fermeture des ateliers de Fives, l’immense halle du grand montage ne produit plus rien. Elle est utilisée quelque temps par un transporteur, mais plus rien n’y est fabriqué. Il subsiste le bureau d’étude FIVES SOLIOS qui emploie environ 150 personnes à ce jour. De son côté Thermoz quitte ses ateliers au début des années 2010. Voilà maintenant presque 15 ans que l’ensemble est vide. Ou presque. Car si les activités économiques et productives ont quitté le site industriel, une autre forme de vie a pris le relais. Pendant quelques années, Fives a été un « spot » reconnu pour le graffiti, on y venait de toute la France, voire d’Europe, pour peindre sur ses murs. Aujourd’hui, ce lieu est un véritable lieu d’exposition, comme un musée gratuit, mais inaccessible. Toute une vie souterraine s’est déployée pendant quelques années entre les murs de la friche, entre graffeurs, amateurs de tuning, de paintball ou de drones… À l’abri des regards, dans cette cathédrale industrielle, ils ont exploré et fait vivre, à leur manière, ces immenses bâtiments…


    Un podcast réalisé par Antoine Guirimand avec une musique originale des Mécanos et produit par la ville de Givors. Création graphique: Baltik


    Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    Mehr anzeigen Weniger anzeigen
    20 Min.
  • Tous en grève
    Oct 6 2025

    Il est difficile de parler du passé industriel de Givors sans évoquer les nombreuses luttes syndicales et grèves qui en ont rythmé l’histoire. On débraye contre les fermetures d’ateliers, pour des hausses de salaire, contre la guerre d’Algérie ou pour de meilleures conditions de travail. Et comme le dit René Angius, ancien de Fives : « Ça marchait, c’était payant ! » À Fives comme à Berthiez, la culture syndicale est très forte dans les ateliers, avec une CGT puissante. Dans les bureaux, c’est plutôt Force Ouvrière qui domine. La tension monte régulièrement entre les deux syndicats, et entre les salariés : les ouvriers lancent les grèves, rarement suivies par les employés des bureaux. Il faut dire que les deux mondes se croisent sans vraiment se fréquenter. « Dans les bureaux, par rapport aux ouvriers, on était un peu les privilégiés », explique Arlette Di Jorio, secrétaire à Berthiez. « C’est la lutte des classes au sein de l’entreprise ! » Parfois, comme en Mai 68, les grévistes occupent l’usine. La mairie, alors communiste, soutient les grévistes : elle organise des conseils municipaux devant les grilles, distribue des bons alimentaires... En 1995–1996, a lieu la grande grève des Famer. L’usine est promise à la fermeture : les ouvriers l’occupent pendant dix mois. Les CRS surveillent l’usine, mais n’interviennent pas. Finalement, les grévistes obtiennent gain de cause : un repreneur arrive fin 1996.


    Un podcast réalisé par Antoine Guirimand avec une musique originale des Mécanos et produit par la ville de Givors. Création graphique: Baltik


    Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    Mehr anzeigen Weniger anzeigen
    18 Min.
  • Une vie à l'usine
    Oct 6 2025

    À Givors, la vie des salariés s’organise autour de l’usine. On passe jusqu’à 48 heures par semaine au travail, et le reste du temps avec ses collègues, qui sont aussi voisins, camarades de syndicat ou de pétanque. À l’atelier, l’ambiance est plutôt bonne, la solidarité est de mise. Au bureau, c’est parfois plus compliqué, notamment pour les secrétaires à Fives, confrontées à des conditions de travail difficiles : le sexisme est omniprésent, et la cheffe du pool secrétariat a la réputation d’être très dure. Heureusement, avec le temps, les conditions s’améliorent. « Au début, c’était strict-strict, et à la fin, c’était cool-cool », raconte Brigitte Rizza, secrétaire pendant 41 ans à Fives. Les horaires deviennent aussi plus souples. Auparavant, la sirène de Fives retentit trois minutes avant l’embauche. Si on n’est pas entré à ce moment-là, on est considéré en retard, et un quart d’heure est déduit du salaire. Le soir, après la sonnerie de fin de journée, les Fives restent souvent ensemble. Certains hommes partent au café, d’autres au potager mis à disposition par l’entreprise. Chez Berthiez puis Famer, on se retrouve au local du comité d’entreprise voisin : une maison mise à disposition par l’usine, véritable QG où l’on mange, discute, loue des cassettes vidéo ou fait de la musculation.


    Un podcast réalisé par Antoine Guirimand avec une musique originale des Mécanos et produit par la ville de Givors. Création graphique: Baltik


    Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    Mehr anzeigen Weniger anzeigen
    18 Min.
  • Entrons dans l'usine
    Oct 6 2025

    À Givors, les ateliers sont nombreux. Mais que fabrique-t-on exactement ? Du côté de Berthiez, on fabrique des machines-outils gigantesques et de pointe, exportées dans le monde entier. Elles sont montées à Givors, testées et réglées une première fois, puis démontées entièrement pour être expédiées et remontées chez le client. Certaines atteignent la centaine de tonnes et dépassent quinze mètres de haut. Quand Berthiez ferme en 1983, Famer prend la relève. Cette fois, on fabrique des pièces aéronautiques de haute précision. Ces pièces en titane ou Inconel sont destinées à des moteurs d’avion, commandées chaque mois par l’unique client de l’usine : la SNECMA (Société nationale d’études et de construction de moteurs d’avions). Du côté de Fives, on travaille principalement le métal. On y fabrique suivant les époques charpentes métalliques, ponts métalliques, tramways, locomotives, locomobiles, turbines, moteurs, alternateurs, fours, broyeurs ou tourelles de chars. Alors qu’à Famer les ateliers sont propres et relativement calmes, à Fives on soude, on découpe, on plie de la tôle. C’est bruyant et poussiéreux, notamment dans la grosse chaudronnerie. La partie électrique produit des alternateurs, dont un alternateur à court-circuit le plus puissant de France. Il était tellement imposant qu’il a fallu agrandir le portail de l’usine pour le faire sortir !


    Un podcast réalisé par Antoine Guirimand avec une musique originale des Mécanos et produit par la ville de Givors. Création graphique: Baltik


    Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    Mehr anzeigen Weniger anzeigen
    17 Min.
  • Givors, ville ouvrière, ville industrielle
    Sep 29 2025

    Avec la révolution industrielle du XIXe siècle, l’industrie se développe à Givors. Dès 1861, Parent Schaken (futur Fives) décide d’implanter à Givors un atelier de fabrication de roues de wagons. L’usine grandit et compte jusqu’à 8 000 ouvriers pendant la Première Guerre mondiale, lorsqu’elle produit en masse des obus, des affûts de canons, des ponts militaires et des moteurs d’avions. Les effectifs diminuent après la guerre, mais il reste encore 1 500 ouvriers dans les années 1950. Givors a longtemps vécu au rythme des usines : les plus importantes, comme la verrerie, les hauts-fourneaux Prénat, Fives, Berthiez ou les briqueteries, mais aussi une myriade de petits ateliers qui fabriquent des frigos, des articles de puériculture, des jouets, des tissus… Avec la sirène de Fives, le rythme de l’entreprise imprime celui de Givors, elle sonnait quinze minutes, puis trois minutes avant l’embauche, et enfin à l’heure pile. C’était « comme les cloches qui appellent pour la messe », raconte AnneMarie Teysseire, qui a grandi à Moulin Ainay, un hameau tout proche de l’usine. Fives structure aussi la vie des Givordins : on vit, on produit, on s’amuse ensemble.

    Un podcast réalisé par Antoine Guirimand avec une musique originale des Mécanos et produit par la ville de Givors. Création graphique: Baltik


    Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

    Mehr anzeigen Weniger anzeigen
    9 Min.